Sans titre (bibliothèque)

Crayon sur papier (120 x 350 cm), tasseaux pin, lecteur dvd, vidéoprojecteur
Dimensions variables
2010

Il s’agit d’une installation, composée d’une structure en tasseaux de bois soutenant un lecteur dvd et un vidéo projecteur. Ils projettent un dessin d’armoire-bibliothèque sur une feuille de papier accrochée au mur. Quelques livres sont dessinés sur la feuille, comme posés sur une étagère de l’armoire projetée.

La forme de l’installation me permet de confronter ma pratique de dessin à un ensemble de nouvelles questions plastiques. Cette pièce s’inscrit également dans la continuité de mon travail sur l’image du savoir, ici comme “capital symbolique”, comme moyen de gagner sa place dans un milieu, dans une société.

Les deux dessins superposés forment l’image principale de l’installation, une bibliothèque-meuble quasiment vide. Lorsque l’on s’approche de la feuille de papier pour regarder de près les livres dessinés sur la feuille, le dessin de l’armoire projeté disparaît, effacé par notre ombre. C’est par l’entrée dans l’installation que l’on dissocie les deux dessins.

Sur les tranches des livres ne sont présentées que les maisons d’édition, les titres et les auteurs sont remplacés par une ligne. Sans entrer dans l’anecdote d’un savoir précis, le dessin représente un univers culturel, qui me concerne de façon circonstancielle : mes lectures (histoire de l’art, philosophie, théorie de l’art) et mon économie (livres de poche).

Le dessin de la bibliothèque est une élévation (vue de face sans profondeur) d’un meuble. Cette image rappelle certaines armoires de collectionneurs ou de cabinets de curiosités, avec une vitrine permettant de mettre en valeur la possession.

La structure qui supporte le matériel technique de projection est une reproduction d’un escabeau échelle 1, en tasseaux de pin brut. Cet objet est façonné dans un souci d’efficacité de reproduction d’une forme (escabeau) et de représentation d’un outil d’atelier. Mis en relation avec l’armoire-bibliothèque, il rappelle les échelles utilisées dans certaines bibliothèques, et l’idée d’ascension dans le classement du savoir (des choses les plus bases au plus élevées).

Le rapport escabeau/vitrine quasi vide évoque la possibilité de compléter cette “collection” par une pratique manuelle (dessins sur papier, assemblage, construction).